La Haute Bienveillance du Lilas Au milieu des soucis,la pagaille mentale, et pourtant sans angoisse. Juste le goût vif de l ‘évitement. Maintenir la distance . Ecouter sans imprimer trop profond. Laisser glisser les mots jusqu’à l’oubli. Garder le contact , par touches seulement, dans un effleurement conscient. Prendre soin de l’adresse, de à qui ça s’adresse et de qui ça vient. Garder le goût des apartés, les prolonger à bon escient mais c’est bien Difficile.
Liberté surveillée . Par qui au juste ? Le métier ? Les horaires ? La fatigue ? La pression extérieure ? L’impossibilité factuelle d’élargir Le temps libre ? * Ils sont quatre à manger à la même table. Seulement deux parlent, les plus anciens. * Je ne vais pas te dire les mots que tu attends. Je ne veux pas que tu attendes pour " Rien ! " , Je veux dire pour entendre les mots que tu attends Et que je ne connais pas ou alors trop bien. Des mots qui vont oublier qui tu es et qui je suis, sitôt qu’ils se seront ex-clamés. * Dans mes phrases, vois-tu, il y a des trous d’air. Je ne regarde jamais la météo à la télé avant d’écrire. * Saoule de soleil et d ‘air tiède Un long bougonnement de peuplier m’a réveillée par surprise. * Que dicter au vent pour qu’il comprenne La langue de l’arbre ? * " Etre d’ici ", avec des gens qu’on n’imagine pas. * Le voisinage fait des trous à la perceuse et toi tu essaies d’écrire un poème. * La joie s’engrange et se rengorge dans le désespoir. Laisser venir l’émotion comme répétition . Avant l’ultime version qui est peut-être celle de La panique de n’être plus. * " Attaché(e) à rien et relié(e) à tout ". Comment est-ce possible ? * Besoin de donner de " ma " voix ". On me reprochait mon mépris. Surprise encore ! * J’ai appris récemment que les repasseuses avaient un statut supérieur dans la hiérarchie ancillaire. * Il est important d’habiller les morts, comme il faut, même si on les fait brûler. Surtout si on les fait brûler. Je me souviens d’un certain tailleur jaune vif, et d’un simple coquelicot posé sur une poitrine, un sombre jour de Mai. * De temps en temps... dissiper la brume des peurs nues.
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